ça s’est passé chez vous : les repas du dimanche en confinement, ça continue !

 Reportage aux repas du dimanche : ça s’est passé chez vous ! 

On nous dit dans l’oreillette que les déjeuners du dimanche midi se poursuivent à Vaugirard, Lourmel et aux Blancs-Manteaux. Les conditions sont adaptées mais les bénévoles affluent pour être présents auprès de ceux qui en ont besoin.

Nous avons recueilli le témoignage de Diane, qui supervise les repas aux Blancs Manteaux :

“Ça continue pour les repas du dimanche sur un mode confinement light : si en mars, il nous a fallu fermer le repas Blancs Manteaux, en novembre nous pouvons rester mobilisés. Heureusement ! En ces temps ou la distanciation sociale est de mise, il nous faut faire vivre la convivialité à tout prix, envers et contre tout, avec nos amis qui n’ont pas de toit.

Alors cuistots et bénévoles sont sur le pont pour préparer et distribuer des paniers repas. Puisque le maître mot de notre association est l’amitié et qu’il faut sans cesse la faire vivre, nous nous posons dehors et partageons le repas avec les habitués ou les moins habitués.

Aux Blancs Manteaux c’est bien clair, le parc adjacent à l’église est configuré pour cela, merci Seigneur ! Une dizaine de bancs cerclent le square : idéal pour se poser et partager un moment simple et convivial, comme nous l’aimons et comme nous le vivons tous les dimanches.”

Vous voulez en savoir plus ? Voici un beau témoignage d’Agathe et Jean-Nicolas, qui ont participé à la préparation des repas aux Blancs Manteaux.

« La première semaine des repas du dimanche en confinement, nous étions dehors dans le square. La semaine d’après, le temps ne le permettait pas et nous sommes restés à l’intérieur en espaçant les personnes. Il y avait environ 50 personnes les deux semaines. On a été touchés par le fait que même si on distribuait des paniers repas, il y a très peu de personnes qui se contentaient de les prendre et de repartir tout de suite. Pas mal de personnes souhaitent parler et garder ce contact humain.

Ce qui est chouette, c’est que grâce à l’expérience des cuisiniers, nous avons pu faire la mise en barquette au dernier moment et servir ainsi des plats chauds, ce qui est réconfortant en cette période. Beaucoup d’entre eux se connaissent car ce sont des habitués, ils ont tissés des liens entre eux semaines après semaines et sont heureux de se retrouver en cette période pas évidente. La plupart du temps, il faut venir vers eux pour lancer la conversation mais ils sont ravis de discuter.

Ces dernières semaines, il y a deux rencontres qui m’ont marqué : l’un avec un jeune homosexuel qui a été rejeté par sa famille. Pendant 30 minutes de discussion, il est passé par tous les états : le rire, au bord des larmes, la joie de saluer les personnes qu’il connaissait. La seconde rencontre avec un autrichien qui parle aussi russe. Il est astrologue, numérologue et porte une tenue bavaroise. Il a un air de noblesse et a des connaissances sur beaucoup de sujets. J’aurais pu le rencontrer dans un tout autre contexte.

Au niveau des bénévoles, habituellement nous allons à la messe ensemble mais là ce n’était pas possible. Nous avons fait un temps d’échange autour des textes du jour avec ceux qui le souhaitent, et c’était sympa d’échanger de cette manière. Dans les bénévoles, il y a les piliers, qui sont toujours là, et il y les plus ponctuels, qui profitent d’avoir plus de temps pour venir donner un coup de main. »